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Présentation

  • : Le blog de unebouteillealamere
  • : Ce blog va voir de l'autre côté de la mère les jours où ce n'est pas facile. Il peut faire du bien là où ça fait mal, si les femmes-mères osent exprimer anonymement émotions,ambivalences,expériences difficiles et souffrances. A cette communauté-ressource j'ajoute animations, éléments de réflexion et d'actualité pour mieux vivre les places, rôles et fonctions de mère, père, enfant au quotidien. La blogueuse est une professionnelle qui vous salue dans BIENVENUE A BORD
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  • J'aime les êtres humains, leurs ombres,fragilités,ambivalences et tabous, et aussi leur lumière, leur créativité. J'aime les mots dont ils se servent parfois si mal. Comprendre, agir,connecter chacun à ses propres richesses, voilà mes buts
  • J'aime les êtres humains, leurs ombres,fragilités,ambivalences et tabous, et aussi leur lumière, leur créativité. J'aime les mots dont ils se servent parfois si mal. Comprendre, agir,connecter chacun à ses propres richesses, voilà mes buts

1 BOUTEILLE A LA MERE

"On ne naît pas mère, on le devient" : si vous avez mis un jour - et pour toujours - le cap sur la grande aventure de la maternité, ce blog s'adresse à vous. Parce que ce n'est pas facile tous les jours, parce que la place et le rôle de mère doivent évoluer tout au long de la vie, ce blog peut être :

- l'instant de jeter par dessus bord les ras-l'bol qui menacent parfois l'équilibre du bateau

- le port d'attache où d'autres mères ont laissé trace de leur passage

- le mouillage où on prend le temps de comprendre ce qui se passe. On reprend la carte et la boussole pour se repérer, on se remet à flot pour mieux relever l'ancre et naviguer encore.

Soufflez avec moi dans les voiles de ce blog pour qu'il parvienne à sa destination : aider les femmes à être mères pour élever leurs enfants, entre idéalisations et réalités, entre déstabilisations et satisfactions, entre souffrances et joies petites et grandes.

29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 18:43

questionnairelivre

 

Vous vous appelez « UN HEUREUX EVENEMENT » : oui et je suis né en février 2007, dans la maternité Albin Michel à Paris.  Je suis le fruit de la plume  directe et vive d’Eliette Abecassis, une jeune philosophe qui a pris conscience que l’animalité n’est pas seulement une  idée.

 

Quel est votre principal trait de caractère ?  Je crois que je suis très féminin,  moderne,  bien de mon époque friande d’une certaine téléréalité. Je « balance », je dis ce que des femmes pensent tout bas mais n’osent pas  dire, en vertu de je ne sais quelle loi. Je vais mettre mon nez derrière le rideau, dans l’envers du décor. On va sûrement dire de moi  que je suis impudique, bestial, peut-être même violent, mais je le revendique au nom des femmes. Ça ne fait pas si longtemps que les femmes peuvent dire elles-mêmes ce qui se passe dans leur corps, ce qu’elles ressentent. La maternité, c’est un des grands évènements de leur vie, alors pourquoi laisser la parole seulement aux hommes, aux médecins et à la société qui l’ont réduite à  l’expression béate « un heureux évènement » ?

 

Qu’est-ce que vous voudriez être ?  un livre « vrai » où des vraies femmes puissent reconnaître toutes ces idées moches, tristes, violentes, bêtes,   qui sont passées par leur tête et qui les ont fait culpabiliser : le corps qui se transforme et qui prend toute la place, la tête qui rechigne à penser, le poids qu’on prend tandis qu’on demande de ne pas en prendre, la légèreté et l’insouciance qui s’enfuient, la fatigue, les peurs en tous genres, l’amour qu’il va falloir continuer autrement, le travail qui tente autant  qu’il repousse. Et surtout, un livre « vrai » sur la relation qui surgit avec l’enfant, cet inconnu qu’on met au monde et qui  met au monde une autre part de nous. Bref ! je voudrais être « un heureux évènement »  dans sa plénitude, c'est-à-dire visible recto/verso.

 

Quel est le don que vous voudriez avoir ? avoir le don d’ôter très vite la culpabilité aux femmes. Pouvoir les convaincre sans grands discours psy que c’est normal que, pendant un temps, elles soient ballotées d’une émotion à l’autre, d’une envie à l’autre, du merveilleux à l’horrible, de l’attachement au détachement.

 

Quel est votre principal défaut ? faire peur, peut-être, aux femmes qui n’ont pas encore d’enfant. C’est si difficile aujourd’hui de prendre la décision d’avoir un enfant, de le choisir. Si dans le choix, il faut aussi intégrer toutes ces difficultés, tous ces bouleversements,  toutes ces peurs que je raconte, c’est peut-être repoussant…  Mal finir puisque le couple ne résiste pas à la naissance de l’enfant, il n’arrive pas à se transformer, ce qui n’est pas le cas de tous les couples, bien sûr. Et puis, voler aux femmes une partie de leur imaginaire. Entre ne rien savoir et trop savoir, entre ne rien dire ou trop en dire, ai-je su trouver l’équilibre ?

 

Quels sont vos héros favoris ?

 Il y a BARBARA qui vit dans le marais et  prépare sa thèse de philo, avec son avant et son après :

« Avant. J’ai 33 ans, des cheveux longs, soignés, raidis par des brushings. Je suis maquillée, habillée, parfumée. Je suis intense, romantique, intellectuelle, passionnée.

Après. Je n’ai pas d’âge, mes cheveux tombent, mes yeux sont perdus dans le vide, je ne vois plus rien, car prendre mes lunettes est le jeu favori du bébé. Je suis pieds nus, je porte des tee-shirts sales, et je n’aime que dormir. Je suis cynique, désespérée, bête et souvent méchante. Je suis femme au foyer. Je suis épouse. Je suis mère. »

Il y a NICOLAS, son amoureux qui tient une galerie d’art sans se soucier de l’argent,  mais qui  « se range » quand l’enfant est là. Investissant sa toute neuve paternité, il perd cette insouciance d’antan qui l’avait tant séduite. Il est celui qui observe du dehors les transformations physiques de sa femme, ses changements d’humeur, ce couple qu’elle forme avec le bébé, cet allaitement qui le tient à leur frontière, sa fatigue, ses ambivalences. Il est celui qui cherche sa place sans y parvenir.

Le couple de Barbara et Nicolas est donc aussi un de mes héros. Il va « du temps de nos amours immenses » à « « notre histoire était finie comme toutes les autres histoires, celles de ceux qui se séparent ». « les couples se cousent et se décousent comme les épisiotomies. L’enfant ravage le corps, le cœur et les couples. Et le temps passe en se moquant de tout cela ».

Mais mon héroïne principale, c’est incontestablement la petite LEA. Ne cherchez pas sa description, vous ne la trouverez pas. Ce qui m’intéressait de montrer, c’était la place qu’elle prend avant et pendant la grossesse et puis à sa sortie… « Je découvris la personne qui allait partager ma vie. J’étais étonnée de la facilité et l’aisance avec lesquelles, elle avait pris possession des lieux : elle s’était installée chez nous d’une façon naturelle comme si c’était chez elle. Ses affaires innombrables étaient éparpillées dans notre appartement, ses objets colorés dans le salon, les chambres, la salle de bains. Elle était chez elle partout. Elle salissait tout, elle exigeait une assistance personnalisée et ne faisait rien pour soulager ses hôtes, bien au contraire. Dès le premier jour, elle nous réduisit en esclavage.une nuit, je rêvais qu’une sous-locataire avait envahi mon appartement. J’essayais de m’enfuir, mais elle avait fermé la porte à clef avec un double verrou ».

 

Quelles sont vos occupations favorites ? décrire avec une précision brûlante, ravageuse, tous ces moments clefs de la maternité où l’esprit et le corps s’embrassent et s’embrasent.

« Qu’est-ce qui nous a pris ce jour-là ? »

« c’est alors que, croisant mon image dans le miroir, je me vis : à 4 pattes, les joues tombantes, l’œil morne, les narines dilatées. Soit j’étais devenue un chien, soit j’étais enceinte. « 

« je me pinçai les narines, ouvris la fenêtre pour avoir un peu d’air et vérifier que j’étais bien sur terre et non sur un bateau »

« je décidai d’aller acheter un test de grossesse à la grande pharmacie de la rue des Archives. En entrant dans la boutique, je fus prise de panique. Au comptoir il y avait un homme et une femme : je ne savais pas vers qui aller »

« pourquoi tu regardes tout le temps dans ton sac ? parce que je le trouve beau. A l’intérieur ? beau à l’intérieur, oui. Un peu comme toi. Tu es sûre que ça va ? Mais oui pourquoi ? tu es enceinte Barbara ? quoi ! comment tu as deviné ?

« j’avais envie de pleurer ou de rire sans raison, j’étais insomniaque, obsédée par la viande et aussi les condiments. Je pouvais mettre de la moutarde partout »

« neuf mois ballotés d’attente, de moments partagés, neuf mois dérangés, lente progression vers la délivrance : 9 mois de naissance »

« j’étais habitée par un autre, un alien, un étranger qui modifiait mon corps et le dirigeait, un être qui avait ses goûts et ses désirs et qui me commandait de l’intérieur. Quelque chose en moi me transcendait »

« à J-3, on a décidé qu’il était temps. Oui il était temps d’aller chez Sauvel Natal. Sauvel Natal est un monde en soi. C’est un temple du bébé »

« la femme est ainsi alors ? après avoir porté l’enfant pendant 9 mois, elle doit souffrir davantage pour le mettre au jour ? je pense à Eve au paradis, me demandant pourquoi elle a commis cette faute de manger le fruit tabou. Elle aurait pu penser à nous toutes. »

« Tout s’efface ! il doit y avoir un programme dans le cerveau qui supprime le souvenir de la douleur de l’accouchement. »

 « Nicolas était parti car les visites sont interdites après 22H. j’étais seule. Seule avec mon épisiotomie, mon globe vésical et mon bébé. J’avais mis au monde cette chose et maintenant qu’allais-je faire ? »

« pour la première fois, je la nourris de moi, je lui donnai mon corps à manger »

« elle était là soudain, jetée dans le monde alors qu’elle n’avait rien demandé »

« mais comment faire alors que je naissais autant qu’elle ? j’étais sa mère et elle était la mienne. Je naissais à elle, je naissais au monde par elle, elle m’avait accouchée et j’en étais douloureuse, bouleversée, cabossée. Je naissais de la naissance de ma fille, éprouvée d’elle. C’était une aventure et nous allions la partager, nous étions condamnées à la vivre ensemble désormais. » 

 

Quels sont vos auteurs favoris ? Avant, il y a eu Simone de Beauvoir, Elisabeth Badinter, Rousseau et pendant/après, il y a eu Laurence Pernoud, Donald Winnicott, Françoise Dolto et aussi… magicmaman.com, bebe-zone.com, mamanaparis.com, maman.fr

 

Comment aimeriez-vous mourir ? comme une braise, au fin fond de la mémoire d’une femme. Une braise presque éteinte quand tout va bien pour elle et ravivée  le jour où ça va moins bien. Juste une étincelle incandescente pour lui rappeler qu’elle n’est pas seule à se brûler parfois au feu des contradictions.

 

La faute qui vous inspire le plus d’indulgence ? l’ambivalence des femmes-mères qui ne parviennent à l’accepter, à l’éprouver, à le vivre au point de trouver un équilibre. Les hommes-pères qui s’intéressent à leur enfant mais ne parviennent pas à prendre place. Les couples qui ne parviennent pas à transformer le 2 en 3. Et puis… « la dette immense, inépuisable, celle que je ne cesserais jamais de payer à ma mère et qui me poursuivrait toujours par la culpabilité, car elle est infinie : la dette de la vie que ma mère m’a donnée ».

 

Quelle est la couleur que vous préférez ? la couleur insaisissable et changeante  de l’amour : « si l’amour ce n’est que les caresses du commencement, alors l’amour ne m’intéresse pas. Si l’amour dure l’espace d’un baiser, si l’amour meurt, alors cela ne me concerne pas, si l’amour consiste à tomber amoureux, à vivre quelques mois de bonheur absolu, alors cela ne me dit rien d’aimer. Si l’amour c’est aimer plusieurs fois, plusieurs hommes, plusieurs corps, alors je ne veux plus qu’on m’en parle. Si l’amour c’est sentir son cœur palpiter seulement quand on croit qu’on va perdre son amour, alors cela ne me suffit pas. Et même si l’amour évolue, je veux croire qu’il existe. Sinon, il m’importe peu de vivre. »

 

Quelle est la réforme que vous estimez le plus ? la réforme de soi-même que la naissance d’un enfant impose :

« Impossible à dire, de quoi l’avenir sera fait, impossible de s’aimer et impossible de renoncer à s’aimer, telle était notre condition. Poser des questions, ne jamais trouver de réponse, ne pas savoir si c’est possible et toujours tenter l’impossible, en essayant de s’en sortir, renoncer au bonheur tout en le cherchant, plonger au fond du malheur et toucher le fond pour rebondir, retrouver l’élan des premiers instants, avoir un enfant, et sacrifier son bonheur pour son bonheur, se sacrifier pour passer le relais sans vouloir renoncer à sa vie, et pourtant le faire parce que c’est ainsi, résoudre toutes ces équations, ou ne pas les résoudre, reproduire, se reproduire, répéter les erreurs du passé, vivre sous l’emprise des parents, s’en libérer pour mieux s’enchaîner à ses enfants, être heureux, oui mais l’espace d’un instant… la vie, quoi, et tout ce qu’on en attend… »

Et si pour tous,  hommes et femmes, « l’heureux évènement » c’était simplement ça ? : la naissance à la conscience de la condition humaine par la grâce que nous fait la vie en passant à travers nous, pour nous mener plus loin que nous, en prenant la forme d’un enfant ?

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 20:07
livre.jpgVous ne savez pas encore ce qu'est "une mère veilleuse" ?
Il suffit de regarder à votre droite ! c'est une femme qui laisse un livre la prendre dans ses bras, de temps à autre, pour lui parler à l'oreille, au coeur et à la tête, des MERES. La fiction dit des choses que la raison ne connaît pas toujours !
Il suffit aussi de cliquer sur ce lien pour connaître le projet  :                   un poste de réanimation ? c'est quoi ?

 

Et puis rassurez-vous, "la mère veilleuse" n'aura rien à voir avec les Merveilleuses qui tentaient de réanimer la vie après les excès de guillotine de la révolution ! On pourra toutefois  garder leur audace et leur soif de vivre. http://fr.wikipedia.org/wiki/Incroyables_et_Merveilleuses

 

"les mères veilleuses" vont fonctionner dans la réalité :
Un groupe est en train de se constituer à Aix en Provence. Si vous souhaitez y participer, merci de me contacter par mail : unebouteillealamere@hotmail.fr
"les mères veilleuses" vont aussi fonctionner virtuellement par les commentaires qui peuvent s'écrire sur ce blog.

 

                        ALORS ?  ACCEPTEZ-VOUS DE PRENDRE DANS VOS BRAS  ?
                        entre le 1er décembre 2011 et le 18 février 2012
  "UN HEUREUX EVENEMENT"  d'Eliette Abecassis, paru en 2005 et disponible en livre de poche
"Désormais, ma vie ne m'appartenait plus. je n'étais plus qu'un creux, un vide, un néant. Désormais, j'étais mère".
le ton est donné pour ce roman où l'auteur tente de briser les tabous sur la maternité, sur cet "heureux évènement" comme on le nomme d'ordinaire. Polémiquons !
Le livre est dans l'actualité, puisqu'il a été adapté au cinéma.

 

 

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